· 

Lumière d’été puis vient la nuit de I.K. Stefánsson

C’est un village vers les fjords de l’Ouest qui abrite les passions et les chagrins des personnages de ce roman très drôle : la postière qui lit le courrier, le Directeur de l’Atelier du tricot qui abandonne tout pour apprendre le latin, son fils, qui joue du violon et craint les fantômes, son collègue obèse qui entretient une relation passionnelle avec sa voisine joggeuse, la directrice de l’école dont la chevelure rousse fait chavirer les sens d’un narrateur gourmand ; chacun essaie de se frayer un chemin dans la longue nuit hivernale, traversé par le désir pour la forme d’un nez, une taille serrée par une robe de velours ou l’odeur d’une âcre transpiration.
Malgré le peu d’intimité laissé par des voisins toujours à l’affût, le froid, et l’obscurité, on aurait presque envie de vivre là, et de partager avec ce narrateur, le regret de la construction de cette nouvelle route qui permettra de relier enfin le village à Reykjavik en deux heures alors qu’il en faut quatre actuellement.